Source et justificatif

in HISTORIA http://www.historia.fr/mensuel/745/entretien-la-bonneterie-en-revolution-01-01-2009-49439

ENTRETIEN « LA BONNETERIE EN RÉVOLUTION »

Chantal Rouquet, conservatrice en chef du patrimoine et directrice adjointe des musées de Troyes.
Comment débute l'histoire de l'industrie de la bonneterie à Troyes ?
Ville de drapiers au Moyen Âge, Troyes, ainsi que tout le département de l'Aube, connaît une crise du textile au XVIIIe siècle. Pierre Grassin, baron de Dienville, seigneur de Mormant et propriétaire de la châtellenie d'Arcis, prend l'initiative d'introduire des métiers à tricoter, à Arcis-sur-Aube, pour y stimuler l'économie entre 1727 et 1730, malgré l'édit de 1700. Ces métiers vont, comme il l'avait supposé, relancer l'activité artisanale de sa commune. Un succès qui fait boule de neige. En 1746, les administrateurs de l'hôpital de La Trinité, alors installé à l'hôtel de Mauroy au centre de Troyes, décident d'importer quatre métiers à faire des bas. Destinée à accueillir des orphelins, cette institution caritative, employant pauvres et malades valides, devait « bannir la fainéantise et l'oisiveté, et pourvoir à la subsistance et à l'entretien de pauvres ». C'est ainsi que naît la première manufacture de bas au métier dans notre cité. De 1754 à 1778, on passe de sept à deux mille métiers à tisser, malgré la pression des bonnetiers qui continuent de travailler à la main.
Troyes est-elle le centre de l'évolution technique qui a transformé la bonneterie au XIXe siècle ?
Tout à fait. Entre 1830 et 1840, la bonneterie connaît un essor sans précédent. L'utilisation de la vapeur pour actionner les machines et les progrès de la métallurgie sont à l'origine d'une mutation de l'activité. Des Troyens mécaniciens-inventeurs vont sans cesse améliorer leur instrument de production. Joseph-Auguste Delarothière invente le métier à chaîne en 1828 et l'horloger Joseph-Julien Jacquin met au point le métier circulaire en 1841. La bonneterie devient une tradition locale qui, au fil du temps, va se restructurer. Le XXe siècle s'approprie les avancées scientifiques, tant dans le domaine de la chimie que des techniques. L'Institut français du textile et de l'habillement, fondé à Troyes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, accompagne cet élan des entreprises vers la modernité, concrétisée par la mise en oeuvre de ce qu'on appelle les textiles intelligents. Toute l'histoire de ce secteur d'activité est retracée dans le musée de la Bonneterie à l'hôtel de Vauluisant.

Merci à Michel Toussaint qui m'a fourni ce document.

1 commentaire:

Anonyme a dit…


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